LA PANDÉMIE QUI SAUVERA LE MONDE
2- UNE CROISSANCE INTENABLE
Les appels de ceux qui ont pris conscience sont maintenant généralisés,
mais que pouvons-nous faire ?
Nous sommes emportés dans une expansion phénoménale contre laquelle nous ne pouvons rien.
Nous sommes impliqués d’une société organisée pour une croissance illimitée,
Croissance illimitée des profits, de la spéculation, de la population, de la consommation…
Cette croissance ne cesse d’enfler et de se répandre comme une tumeur dévorante que nous chérissons.
Nous la chérissons parce qu’elle est extrêmement désirable, nous voulons tous vivre mieux, avoir notre part du gâteau, même si pour beaucoup la part est insuffisante et il ne leur reste que des miettes.
Nous aimons la croissance, mais en même temps nous en souffrons gravement, car sa dynamique impose de vivre dans la compétition permanente. Elle engendre de la peur, le manque de confiance. Notre vie n’est pas sur un mode apaisé d’effort juste et de coopération, c’est au contraire une vie d’agitation et d’inquiétude, de conflit permanent. La galère.
Cette croissance est aussi une agression envers nous-mêmes puisque nous en sommes les instruments sans avoir les bénéfices garantis, mais en fournissant des efforts perpétuels.
La croissance illimitée impose de vivre en conflit permanent.
Le désir d’avoir toujours plus, de vivre toujours mieux est en nous, vient de nous, mais nous ne savons pas trouver notre voie d’une vie dans le bien-être.
Tout débute avec l’organisation dominatrice de la société, qui est elle-même l’image des orientations dominatrices des individus dans leur soif de possession.
Nous nous organisons sur un mode d’agression, de lutte perpétuelle, chacun pour pousser en avant son avantage, à tous les niveaux, (nation, entreprise, famille, individus.) Au bout du compte, nous disposons d’un monde d’abondance mais nous en faisons un monde d’insuffisances et de carences.
Nous étions des masses inconscientes, mais maintenant nous voyons quelle est notre condition.
Nous sommes pour la plupart de braves, bonnes et honnêtes gens mais nous participons au système destructeur sans le savoir.
Le vent est une énergie de communication.
On voit clair quand il a balayé le ciel, chassé le brouillard
Il nous permet de voir autrement, et plus loin. Pendant le confinement, nous avons vu le monde sous un autre jour.
On a senti une vague de gratitude envers la solidarité et le dévouement des soignants.
Les animaux ont repris de la place, la nature s’est montrée, on a entendu des oiseaux ! Les villes étaient silencieuses, plus d’embouteillages monstrueux et empoisonnés !
Nous avons pu voir ce qui ne va pas, et cela nous fait sentir ce à quoi nous aspirons vraiment.
Nous avons tout faux, nous sommes à côté de la plaque, sans le savoir.
La vie fébrile de nos métropoles, c’est malade, sommes-nous vraiment faits pour vivre comme ça ??
Les peuples démunis, en disette, c’est malade,
Les taudis et les bidonvilles, c’est malade,
La prolifération humaine débridée, c’est malade,
Les montagnes d’ordures visibles ou invisibles, c’est malade,
Les budgets militaires astronomiques, c’est malade,
Les inégalités, c’est malade, etc…
Il fallait un coup sur la tête pour le comprendre.
Nous en sommes arrivés là en subissant des forces qui nous dépassent, dans la société hors de nous, mais c’est aussi les mêmes forces qui nous dépassent et qui sont en nous, les mêmes exigences ou les mêmes complaisances.
Malgré notre bonté réelle, nous avons adopté un style de vie non viable. Nous avons suivi le mouvement jusqu’au bord de l’effondrement. Le choc nous fait comprendre que nous sommes tous fautifs par ignorance et négligence. Maintenant, c’est clair : nous devons changer ce que nous faisons, ce qui signifie nous changer nous-mêmes.
Comment nous sommes-nous piégés ?
Le piège, on tombe dedans en suivant trop loin nos désirs. Inutile d’expliquer chacun connait.
Nous sommes piégés par ce que nous aimons, ce que nous désirons, ce que nous ne voulons pas lâcher, mais au contraire voulons poursuivre toujours plus loin.
Nos désirs ne sont pas mauvais, ce sont des besoins auxquels il faut répondre.
Mais trop de complaisance dans les désirs, voilà le piège, c’est l’excès.
Un verre, c’est bien, quelques verres on dit, c’est encore mieux, trop de verres, c’est la cuite.
Sauf que la cuite, pendant laquelle on dit qu’on ne nous y prendra plus, laisse des traces qui s’impriment, et qui appelle toujours le revenez-y. Le désir devient une chaine invisible autour du cou.
Examinons la voie du dérapage, cette déviation dans l’excès pour tous nos besoins, on retrouve le tableau conforme de notre monde non viable.
Appétits déréglés de savoirs, d’affection, de fric, de sexe, d’ego, de possession,
Nous sommes tous pris au piège peu ou prou, et chacun dans son domaine.
Nous avons toujours cru suivre la voie royale du progrès et de la croissance, le choc nous fait comprendre que nous suivions une dépravation silencieuse,
Le détournement est arrivé de façon subtile, depuis très longtemps, depuis l’aube des temps historiques. Dans chaque acte d’un humain s’infléchissant vers l’excès, chaque petit acte non racheté mais répété, chaque fois cet acte était une tromperie, un ratage envers soi-même.
Pour être clair, c’était se précipiter dans ce qu’on voulait faire, mais en trahissant la voix intérieure qui disait non.
La « civilisation » intenable s’est élaborée dans une rupture d’équilibre constante entre les nécessités de la vie externe et les exigences de notre nature intérieure.
L’action bénéfique du vent
Maitre Ni Hua Ching nous parle du vent :
« Toute chose dépend du vent pour sa survie. La douceur du vent nous apprend comment donner et recevoir. La force du vent nous apprend à nous équilibrer et nous maitriser. Le vent est une énergie qui agit de façon invisible mais obtient des résultats visibles. On ne peut pas voir le vent, mais seulement les effets de son action. Il existe en tant qu’interaction d’énergie subtile tout en s’exprimant de façon substantielle.
…nous pouvons imiter la vertu du vent en communiquant une bonne influence pour le bénéfice de tout ce qui vit. C’est le plus haut résultat naturel d’un développement personnel positif.»
Dans ce beau message une note s’applique particulièrement à notre situation :
La force du vent nous apprend à nous équilibrer et nous maitriser.
La loi de l’univers est la loi de l’équilibre
Le vent nait d’un déséquilibre de pression entre des masses d’air, et il rétablit l’équilibre.
Nous avons pris conscience que le problème de notre culture destructrice est l’attachement excessif aux plaisirs et aux avantages de la vie matérielle, c’est-à-dire de la vie externe.
Cela se passe au détriment des valeurs morales qui auraient empêché le désastre. Le déséquilibre, c’est la perte des valeurs internes essentielles, sans même qu’on s’en rende compte.
Au dix-neuvième siècle, la croissance bourgeoise s’est illustrée par la coutume de faire de grandioses ripailles. Il était de bon ton de manger beaucoup, au-delà du raisonnable, et même jusqu’à en faire des concours, à qui s’empiffrerait le plus.
Une grande bouffe de l’époque pouvait être un repas comptant deux douzaines de hors d’œuvres, une dizaine de rôtis, une vingtaine de poissons. Le tout arrosé de 6 ou 8 bouteilles de vin par personne. La fête finissait au petit matin, imaginez dans quel état.
On retrouve des orgies du même acabit dans les profits des grands dirigeants d’industrie ou de traders qui empochent des millions chaque année.
Pourtant l’humain n’est pas mauvais, mais il est sous-développé spirituellement. On voit de façon criante comment les plus grands magnats sont généralement de piteux infirmes spirituels. Dans notre lutte pour la croissance matérielle, nous avons été entrainés sur le même chemin.
La façon de stopper notre chère croissance consumériste, devenue tumeur dévorante, consiste donc à la remplacer par une croissance spirituelle et morale, qui la tiendra dans des normes saines, l’ordonnera selon le principe d’équilibre, qui est la loi fondamentale de l’univers.
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A SUIVRE…